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samedi 15 juin 2013

Nora Gaspard: La parenthèse

Texte de Nora Gaspard : 
Corps nu, cuisses écartées, dans l’attente et le désir. Respiration douce mais impatiente. Une jambe fléchie, repos ultime, vie d'épure. 
Ses mains remontent mes cuisses, la pâleur de ma peau douce sous sa poigne, contraste permanent de nos vies en percussions répétées. Ses doigts approchent de mon antre, l'air manque. Délicatement, ses pouces dessinent l’arc autour de mes lèvres humides, se faufilant entre la peau et la chair, comme si mon sexe était le noyau d’un fruit délicat. Les paumes à la base de mes fesses, les petits doigts pressant la corolle fragile, les phalanges généreuses dessinent une parenthèse autour de moi… Me racontant l'histoire de nos heures présentes, sa gourmandise ouvre la porte de mon plaisir. De la pointe de la langue, il écrit son incise au sommet de mes frissons, en se délectant de mes humeurs acidulées. Il divague et réécrit l'histoire, explore passé présent ou pas, glissant des relatives, des complément de temps, des digressions alanguies à mes soupirs gémissants. 
Entre mes pieds, son sexe durcit.



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jeudi 13 juin 2013

Brut.


Haut les cœurs. On est encore là. On a encore des choses à vivre. On peut encore crier, pleurer. Mais, qu’est-ce que t’as à pleurer ? Oui c’est pas bien beau mais que veux-tu ? C’est comme ça la vie, c’est comme ça les faux coups de foudre. C’est presque plus douloureux de voir briser un rêve qui restait irréel. Alors oui c’est pas bien beau mais : Haut les cœurs. Tu sais tu vaux mieux que ça. Tu es honnête, les mots sont sensibles et tu le sais, toi. C’est pas tout de le savoir, faut y faire attention.
Alors moi j’ai peur, moi j’ai peur. J’ai peur de pas savoir faire face aux mots, doux ou violents je sais jamais comment réagir. C’est ça aussi vivre, c’est avoir peur.
C’est pas facile de changer, essaye de changer de petit-déjeuner. Une habitude ça te bouffe. Essaye d’expliquer ce que tu peux pas avoir. Essaye de dire ce que tu ne veux pas, ce dont tu rêves. Vole et roule les fenêtres ouvertes. Fais-toi gifler le visage par le vent chaud d’été. Seule. Seule tu l’es et ce soir tu le ressens encore plus fortement. Tu te rends pas compte mais  quand même t’aimes ça être seule. Au moins avec toi-même t’es pas mal jugé, c’pour ton bien au pire et tu peux rêver sans qu’on te pollue de pessimismes qui te rongent. Ment pas, arrête, la seule personne qui t’aimera sera toi. Donc essaye un peu de t’aimer avant d’aimer. Car si tu ne le fais pas, quand tu te retrouveras seule tu seras malheureuses comme jamais. La solitude s’accompagne mieux si tu aimes la seule compagnie que tu peux avoir. Oublie les autres, arrête de chercher, arrête de regarder ailleurs. Compte sur toi, le soir quand ça va pas. Reste avec toi et va fumer, va prendre l’air et te découvrir.
Formidable non ? Tu es sur que maintenant même seule tu ne seras pas laissé pour compte.

lundi 10 juin 2013

Quatre sous les pins.

( A nouveau un début de nouvelle que je n'ai jamais terminé, du moins pour le moment ... Je vous le partage, car j'aime quand même mes personnages et je pense vraiment qu'un jour je terminerais cette nouvelle. )
Source photo : http://all-and-nothing.tumblr.com/

“Il roule depuis déjà trois heures, j’espère qu’on est bientôt arrivé. En plus je n’ai presque plus de batterie, je n’aime pas le silence de la voiture sans musique.” Mathéo râlait peut-être, mais qu’est-ce qu’il était heureux de venir passer quelques jours ici, sur le littoral landais. C’était des petites vacances qu’ils se faisaient, juste à quatre amis. Le hasard de leur rencontre avait fait qu’ils étaient un groupe équilibré, avec deux filles et deux garçons. Evidemment, comme dans beaucoup de groupes d’amis avec des membres de sexe opposé, il y eu des histoires entre eux, de courts essais de relation, mais l’amitié au fond ne peu se remplacer par de l’amour. Et inversement. Revenons-en à leur vacances. Mathéo, Justine, Lydia et Julian étaient donc en route depuis 3h pour une semaine de vacances. Ils s’étaient juré de ne pas emmener de boulot, de ne pas penser au boulot à faire en rentrant et s’offrir de vrais vacances.
Lydia avait ouvert les fenêtres de la voiture, et l’air chargé de l’odeur des pins rempli l’habitacle. “Cet air-là peut guérir un chagrin d’amour, c’est testé et approuvé! Véridique, je ne crois pas connaitre de meilleur remède à la déprime ou à la baisse de tension. Donc les gars, un conseil, si un jour vous n’êtes pas en forme, venez ici, mais prévenez moi que j’en profite aussi !” La bonne humeur de Justine réussit à convaincre Mathéo d’éteindre sa musique et de passer les derniers kilomètres à discuter avec les autres. Justine le sourire encore aux lèvres suite à sa phrase d’introduction des vacances repensa tout de même au réel besoin qu’elle avait eu de venir ici quand elle rompit 8 mois plus tôt. “Anyway, pensa-t-elle, c’est du passé, je suis heureuse de goûter à cette région avec mes amis. Que j’ai hâte qu’on s’installe! Mais j’ai faim…” C’est cette dernière pensée qu’elle exprima à voix haute aux autres. 
-On va essayer de s’arrêter dans le premier bled qui a un restau sympa, décida Julian, le conducteur officiel de cette petite bande. Je sais pas de quoi vous avez envie, mais un kebab à emporter à manger sur la plage me plairait assez… 
-Un kebab ici ? C’est pas la cité Ju’, on trouvera une sandwicherie sympa avec des frites au mieux je pense. Puis manger un kebab sur la plage, avec le sable, ça risque de finir étrangement croquant… 
-Lydia, soit pas si pessimiste, on trouvera bien quelque chose à emporter. En plus, si je me rappelle bien, c’est toi qui avait fait tombé ton kebab par terre l’autre soir. Non ? répondit malicieusement Mathéo. 
-C’est décidé, le premier boui-boui à emporter on s’y arrête, et on roule jusqu’à la plage pour déguster un festin face à l’océan, conclut-donc Julian. 
C’est ainsi qu’après une petite heure de route en pays landais, Mathéo toujours le nez par la fenêtre repérera le premier le vendeur de plat à emporter. C’était un petit producteur qui faisait quelques soirs l’été des plats à emporter pour les voyageurs en vacances. Il proposait donc de bons petits plats à base de canard notamment, mais aussi des soupes ou des salades composés. On voyait à son visage brunit par le soleil qu’il aimait travailler dehors, et selon sa pancarte qui indiquait en gras “PRODUITS DE LA FERME, BIO” qu’il aimait les bons produits. 
Lydia qui était la vraie citadine de la bande avait parfois des goûts bien carré et suivant souvent la mode bourgeoise … “Oh super, un producteur bio, on a qu’à acheter chez lui” déclara-t-elle donc très enthousiaste. 
“Attends, on va voir un peu les prix de ses plats, je te rappelle qu’on a un budget à tenir. Même si c’est les vacances, ‘faut pas se ruiner !” précisa Julian. 
Mathéo qui avait quand même très faim, ne se fit pas prier pour aller voir les prix. “Si on prend une salade landaise avec des gésiers pour quatre on en a pour 8,50€, ça vous va ? En plus je pense qu’on aura assez vu la quantité !” 
“Vous avez de la chance, avec ce plat j’offre en plus un demi pain, vous aurez de quoi vous nourrir pour ce soir ne vous en faîtes pas.” ajouta le fermier. 
“Vous êtes tous d’accord? demanda finalement Julian, de toute façon je ne sais pas si on trouvera autre chose plus loin à cette heure-là, et c’est vrai que ça donne envie!” 
Justine qui était un peu la trésorière pour les vacances, paya leur salade avec les gésiers encore tièdes et ils montèrent tous à sa suite dans la voiture en direction de la plage. 
Arrivé à la plage ils purent observer le soleil encore brillant sur l’océan calme. “C’est vraiment chouette l’été, déclara Justine tout bas, sa sensibilité facilement touchée, un tel spectacle c’est pas donné à voir tous les jours! 
-En même temps tu sais, ce n’est que le reflet du soleil sur l’eau, il n’y a rien d’exceptionnel à ça. 
-Toujours aussi poétique Julian, il n’y a pas que les sciences dans la vie! La beauté se trouve absolument partout, ouvre un peu les yeux et tu verras que la nature regorge de petites merveilles. répliqua vivement Justine. 
-Continuez à vous engueulez comme vous voulez, mais au moins asseyez vous et donnez nous à manger s’il vous plait. 
-Mathéo a très faim, donc c’est un conseil qu’il vous donne si vous vous voulez pas qu’une troisième personne se mette à crier ici ! appuya Lydia." 

[Suite bientôt ]