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lundi 16 septembre 2013

Ecrire c'est aimer.

Je veux écrire, mais parfois, seule l'envie est là, l'inspiration ne vient pas. Alors on pose quelques phrases, on espère avoir une idée, que cela va donner quelque chose de bien au final, qu'on sera lu et apprécié ... Mais on ne sait pas, on ne peut pas savoir si on va réussir à faire quelque chose de bien alors on continue d'écrire, et on verra bien.

Je ne sais pas très bien inventer des histoires, et pourtant j'adore cela. C'est bête hein, aimer quelque chose et ne pas réussir à bien le faire ? C'est comme aimer quelqu'un parfois, et ne pas savoir lui dire, ne pas pouvoir lui montrer. On ne trouve pas les mots non plus, on ne sait pas comment mettre nos idées, nos pensées à plat pour que ça donne quelque chose. Alors voilà, écrire c'est une histoire d'amour au final. On se lie à ce qui se passe, c'est entre nous et ce qu'on imagine. Ne pensez pas qu'il faut être fou, ou affreusement solitaire pour vivre ce genre d'histoire. Je ne le suis pas le moins du monde (du moins je ne suis pas solitaire) et pourtant j'en vis des histoires d'amour littéraire. J'ai eu des histoires lesbiennes et hétérosexuelles, j'ai aimé et j'aime encore ces personnages, ces histoires, ces vies.
Un auteur disait qu'il était très dur pour un écrivain de tuer son personnage, surtout son personnage principal. Encore une fois je reprend la métaphore de l'histoire d'amour. Tuer un personnage, le faire disparaitre c'est comme un chagrin d'amour. On a vécu des choses ensemble, on a construit quelque chose, et après un certain temps ça doit être fini. Des fois on sait dès le départ que c'est fichu, que ça ne marchera pas, qu'il y aura une fin malheureuse, et pourtant on continue, on s'acharne, on essaye d'y croire et de trouver un échappatoire.
Parfois, l'on aime tellement écrire, que l'on ne se sent compris qu'en écrivant, qu'en s'écrivant. On devient Narcisse qui se noie dans ses propres paroles, se suffit à lui même et à son imagination emplie de personnages aimés et détestés.

Et puis viennent les périodes de "break". On écrit plus, on y arrive plus, on n'arrive plus à aimer. Ecrire c'est aimer. Nos vies se confondent et nous n'arrivons plus ni à aimer nos personnages, ni nos amours réels. Nous devenons un peu solitaire, nous nous éloignons des choses fortes, celles qui vous transporte. On vit des choses, on expérimente mais on a perdu la chaleur d'antan, celle qui nous faisait écrire des lignes et des pages à la suite, celle qui nous faisait rencontrer Genna et les autres. On n'y arrive plus, on a la "flemme" de se poser et de passer du temps avec ces personnages et personnes que nous aimons, et qui nous aime. Pas besoin d'être en dépression pour ça, c'est un passage, c'est un moment de creux dans nos vies.

Un jour cela revient, on ouvre une histoire, on se replonge dans quelque chose. On se dit qu'on n'arrivera plus à aimer mais qu'on peut essayer d'y croire au moins. Alors on reprend la plume ou le clavier, et on se remet à vivre des choses.
Il suffit parfois simplement d'un nouveau départ, d'un élément nouveau pour nous faire changer, pour nous redonner la foi. Tous le monde change, tout change. Mais nous restons toujours lié à ce dont nous avons vraiment besoin.

Si un jour tu tombes amoureux de la plume, si à un moment de ta vie, enfant, jeune, adulte, tu as gouté au plaisir d'écrire, d'imaginer, de poser tes idées, tes pensées, tes rêves, ta vie, ce plaisir là tu le retrouvera un jour.
Ecrire c'est aimer, c'est comme un premier amour, et on oublie jamais notre premier amour.