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mardi 19 mai 2015

Une vie simple.



Il suffit d'un rien pour être bien alors allons-y, cherchons ce petit rien. Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un en particulier, je n'ai pas besoin de compagnie. Ce n'est pas que je n'ai personne avec qui partager des moments, j'ai juste besoin d'une coupure. Je suis partie alors seule et sans ordinateur ou tablette, je suis partie avec des livres, de la musique, de quoi écrire et mon téléphone. J'ai vaguement prévenu les personnes importantes et j'ai pris la route pour cette location en bord de plage. Les Landes m'apaisent alors j'ai décidé d'y passer quelques semaines. Je ne travaille pas, je n'étudie pas, j'ai des économies et je n'ai encore aucun impératifs à tenir donc je suis libre. La maison est toute petite mais je suis seule donc je n'ai pas besoin de plus. J'ouvre les volets, il est bientôt midi et l'intérieur est trop frais pour moi. Je m'installe en disposant des livres près des fenêtres et je sors les chaises et la table de jardin. L'odeur des pins m'enivre alors je m'assieds face aux conifères. Je ferme les yeux. Tout est si calme, j'entends seulement quelques voitures passer au loin, le murmure des vagues derrière les dunes et puis le vent dans les arbres.

Source de la photo
Je souris. Je ne vais pas le Tweeter, je ne vais pas texter un ami pour lui dire, je ne vais pas prendre une photo pour Instagram, je ne vais pas faire une vidéo sur Snapchat. Je me moque de moi-même car même si je ne vais rien faire j'y pense encore comme quelque chose que j'aurais fait par habitude. Je n'ai pas internet donc j'ai réglé le problème en le coupant à la racine. Je souris aussi car je sens comme un début de tiraillement, celui qui va séparer mon besoin de connexion superflu et faire naitre une nouvelle connexion aux choses simples et concrètes.
Je prends le vélo qui est à disposition et je me rends au village, j'espère qu'à cette heure-ci le marché est encore présent. Je fais des courses simples et saines en essayant de garder une cohérence avec un nouveau rythme de vie extérieur plus sain. Je rentre tranquillement. 14 heures, je prépare une salade que je mange sur la terrasse. Un peu de musique, un peu de vin, un peu de vent et une certaine idée du bonheur. Je rentre faire une sieste pour me reposer de la route, du vélo et du soleil.
Il fait encore chaud à 16h et je pars pour la plage. Quelques minutes plus tard je foule le sable chaud et je me dirige avec joie face à l'océan et ses gentilles vagues. Le drapeau est vert et les familles commencent à rentrer. Ce n'est pas le jour des surfeurs mais plutôt des simples baigneurs.

Je prends à peine le temps de disposer mes affaires que je me dirige vers l'eau avec la hâte des enfants excités de sentir cette liberté que seul l'océan offre. Je plonge entre les vagues, je me laisse porter par le faible courant, je nage un peu au large et je me repose en faisant la planche. Je m'essaye au crawl pour rentrer me sécher. Assise sur ma serviette avec mon chapeau de paille j'écoute encore de la musique et je regarde les quelques personnes restantes jouer, marcher ou discuter. J'essaye d'imaginer leur vie en suivant les méthodes Sherlockienne d'observation. Cette fille lit sur le dos donc elle favorise le bronzage au confort, elle cherche à se faire désirer, par ce garçon ou cette fille à ses côtés ? Les deux peut-être. Cet homme semble s'ennuyer, il lit le journal rapidement et ne jète pas un seul regard aux alentours. Ces enfants sont-ils cousins ou frères et soeurs ? S'entendront-ils en grandissant et garderont-ils en mémoire ces vacances à la plage ? J'imagine des vies, des passés et des futurs, de joyeux dénouements ou des déceptions à venir et puis je me dis qu'il est temps de quitter la plage.
Je m'arrête en ville pour prendre un verre en terrasse. J'ai de la chance un couple chaleureux m'invite à leur table et nous passons donc quelques temps ensemble à discuter de ce dont on discute en vacances, c'est à dire de tout et de rien mais avec le sourire et une chaleur désinvolte. On échange nos numéros, on prévoit de pourquoi pas se revoir et ils me quittent.
Je rentre dans la nuit noire mais la chaleur de l'été. Je prends une douche, je mange, j'enfile un gilet et je m'allonge sur le transat avec de la musique en fond. Il est 22 heures et j'allume mon téléphone. Deux textes d'amis et un appel manqué de mes parents. J'envoie trois réponses et je repose mon téléphone en me forçant à ne pas chercher à y passer du temps inutilement. Une bonne fatigue m'envahit et j'allume une cigarette. La fumée se mélange à l'odeur des bougies à la citronnelle.
Je vais dans la chambre, j'entrebâille les volets pour me laisser un peu d'air et je prends un livre.
Il est 23 heures passé et je prévois pour le lendemain d'aller en ville me renseigner pour pratiquer des activités dans la région, pourquoi pas des ballades en cheval, des randonnées ou du Kitesurf. Je suis venue seule mais je ne prévois pas de vivre en ermite ce n'est pas l'objectif. Je m'endors enfin.


2 commentaires :

  1. Ah ce que ça donne envie ~~
    Cependant, j'ai trouvé un peu curieux l'échange de numéro avec le couple rencontré :) Dans le style détaché et déconnecté on (enfin je) imagine bien aussi l'idée de faire une rencontre d'une soirée et d'en apprécier tout le coté éphémère... non ?

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    1. Oui tu as raison mais je ne voulais pas que la personne semble vouloir trop de reculer du monde donc j'ai inséré cet échange de numéro pour l'inclure dans des relations sociales vraiment, comme quoi elle ne veut pas s'en éloigner et ne pas en créer de nouvelles mais c'est peut-être moins naturelles dans la vie, c'était surtout dans un but narratif si on veut :)

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