Ma vie est séparée en deux. Il y a la partie publique, commune,
générale, celle qui remplie ma vie. Ma famille, mes amis en font partie, mes
études, mes ambitions, mes échecs aussi, certains doutes, certaines peines
mais… pas toutes. L’autre partie lui est réservée. Il arrive que je l’oublie,
même pendant quelques mois elle disparaît, elle se terre au fond de moi, dans
un coin sombre, pour se protéger de la lumière qui me remplit pendant ce temps,
de cette chaleur qu’elle n’apprécie pas trop. Cependant, quoi qu’il arrive,
elle est là, cette partie de moi, elle ne me quitte pas, pas pour l’instant. C’est comme une
mélodie, un fond sonore qui joue dans mon cœur, qui m’accompagne, une mélodie
tellement connue et entendue qu’elle disparaît, qu’elle se noie dans les autres
bruits de ma vie, dans les autres sentiments que je traverse. Je ne peux rien y
faire, autant je ne peux pas l’éteindre, autant je ne peux pas la rendre
réelle. Cette mélodie c’est lui, cet homme, cet homme qui n’est plus présent
dans ma vie qu’en terme de souvenirs. C’est puérile certainement, c’est faible
de n’avoir pas réellement tourné la page vous me direz. Et pourtant, je suis
forte. Pourquoi ? Je suis forte car je peux vivre avec, je l’ai acceptée,
cela ne me fait plus souffrir, ou seulement lorsque le moment n’est pas à la
gaieté. Puis surtout, je l’aime, cette mélodie. Elle n’est qu’amour, elle n’est
que douceur, mélancolie certes, mais elle chante des sentiments tendres, qui
même ne pouvant plus l’atteindre, me réchauffe le cœur, me sont une présence constantes,
des amis qui connaissent mes pensées les plus profondes. Vous savez, il n’est
pas si facile de s’avouer certaines choses, de s’avouer qu’on l’aime toujours,
même s’il a trouvé quelqu’un d’autre que soi-même, même si on ne peut plus lui
parler, on ne peut plus le voir. C’est difficile de s’avouer que ce que l’on
ressent est vain, peut nous faire souffrir si l’on y pense mal mais que c’est
le sentiment le plus profond que l’on a.
L’amour… Qu’est-ce donc ? Doit-on l’abandonner si l’on ne le
vit que seul, si l’on sait qu’il n’a pas d’avenir, s’il remplit nos
pensées ? Je ne pense pas. Tout ce que nous pouvons faire c’est de remplir
son esprit et son cœur d’autres sentiments amis. Il faut dire à notre cœur,
qu’il n’existe pas qu’un seul sentiment capable de nous rendre heureux, qu’il
n’a pas la primauté du bonheur. Certes, il a un pouvoir assez inégalable, mais
lorsqu’il arrive à une impasse, il faut lui trouver une ligne de fuite dans le
tableau de notre vie. Il faut créer cette porte, ce portillon, ce chemin pour
qu’il s’échappe petit à petit, et qu’il puisse revenir le moment venu. Ne
cassez pas le mur de cette impasse, pour en reconstruire un par la suite, quand
l’amour s’en sera en aller. Laissez-lui une chance, laissez lui l’occasion de
revenir, lorsqu’il aura trouvé un meilleur moment dans votre vie.
Ce sentiment est la base de tant de choses, il a inspiré tous les
poètes, les peintres, les sculpteurs, les écrivains, il touche tant à notre
vie, notre quotidien, qu’on ne peut l’ignorer, l’éviter, le fuir. Il a été
conté dé tant de façons différentes, chaque sentiment qu’il a créé, chaque
émotions on été décrites, du bonheur le plus pur qu’il apportait, au plus
sombres abymes dans lequel il noyait certains amoureux. Je l’aime ce sentiment,
c’est le plus complexe, le plus insaisissable, le plus mystérieux, le plus
connu des sentiments, et jamais personne ne peut le maitriser totalement. C’est
aussi pour cela que je déteste les descriptions préconçues pour décrire l’état
amoureux. Personne ne devrait jamais répondre par quelque chose de factuelle à
la question « Comment je peux savoir si je l’aime ? ». Non, tu
n’es pas amoureux que lorsque tu ressens des papillons dans le ventre, non tu
n’es pas amoureux que lorsque que tu penses à lui à chaque seconde de chaque
jour, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu perds tes mots en face de cette
personne, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu imagine un avenir avec cette
personne, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu souhaite vivre avec elle, non
tu n’es pas amoureux que lorsque tu as des symptômes raconté par telle ou telle
personne.
J’ai aimé, sincèrement, une personne. Il est vrai que certaines
choses citées plus haut me sont arrivées, mais je savais déjà que je l’aimais.
L’amour est la chose la plus subjective au monde, on ne peut la décrire à
quelqu’un qui se demande si il est amoureux avant de ne l’avoir jamais connu.
C’est comme expliquer un orgasme à quelqu’un qui n’a jamais connu de relations
charnelles. La seule chose que cela peut permettre, c’est un sentiment de doute
constant, de remise en question. « Je n’ai pas ressenti les papillons
quand je l’ai vu, je dois pas l’aimer sincèrement… », « Je n’ai pas
envie de passer ma vie avec lui/elle, ça ne doit pas être ça d’aimer alors ce
que je ressens… », « je n’ai pas senti une extase à me faire crier,
ça ne doit pas être ça faire l’amour… » et tant d’autres questions nocives
qui peuvent remplir notre tête.
Si tu te demandes si tu l’aimes, c’est que tu as déjà passer un cap
sentimentalement, maintenant tu ne dois pas attendre de correspondre à une
description établie par tes proches, par des magasines, pas des personnes
notoires, pour confirmer si oui ou non tu l’aimes. Ce n’est pas une maladie, on
a pas des symptômes uniques, un traitement général, et une guérison commune. La
seule personne que tu dois interroger sur tes sentiments, c’est toi-même. De la
même façon que tu ne dois pas chercher des critères précis pour savoir si tu
aimes, je ne crois pas non plus à la phrase qui dit « Quand on aime, on le
sait ». Un sentiment comme celui-ci est compliqué, alors il est possible,
quand il est nouveau dans ta vie, que tu ne saches pas le reconnaître et le
comprendre aux premiers abords, mais cela n’est pas honteux ou grave, à toi de
l’apprivoiser petit à petit.
Aimer c’est se donner, qu’on le veuille ou non. Ça fait peur, car
l’on est dépossédé d’une partie de soi-même, il y a quelque chose en nous qui
est parti chez l’autre, qui lui appartient. L’autre peut-être unique, mais
aussi multiple. L’amour est une des choses que je pense primordiale pour se
sentir épanoui. Il faut savoir aimer, aimer ses amis, sa famille, la personne
particulière pour nous. Il faut savoir que se donner dans cet amour est un
risque, un risque que l’on doit prendre. On ne doit pas le prendre à la légère
mais on doit le prendre, car en s’empêchant d’aimer, on empêche une partie de
nous de vivre.
Je vous aime, tous un petit peu, certains un peu plus, et je pense
que beaucoup de personne au cœur sec devrait apprendre à aimer, aimer l’autre,
l’autre qu’il ne connaît pas, l’autre qu’il ne connaitra jamais, ou celui qu’il
a appris à détester. Donnez-vous dans la vie, donnez-vous dans l’amour,
donnez-vous pour vous.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire