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lundi 10 septembre 2012

Une mélodie s'écrit parfois dans un souffle.

Et un dernier souffle s'échappe de ses lèvres. Souffle amer, souffle d'amour qui glisse de sa bouche. Dans le silence de la nuit elle est seule et démunie. Seule face à son ombre elle tremble d'émotion. N'étais-ce pas, dans ce bar, la flamme d'une nuit qui chantait au piano? Le souffle s'efface, la vitre s'embrume et les réverbères s'allument. Ces yeux sombres habillaient une gueule qui marquait les beaux yeux de la demoiselle. Accoudée à la fenêtre la nuit file, et derrière la porte l'homme hésite. Il hésite et regrette d'hésiter, car le courage d'oser ne lui fera jamais connaitre de regrets. Des remords elle en a certain, mais sans chagrin comment chanterait-elle ? La poignée se tourne, les regards se croisent et c'est entre ces corps que va naître une histoire. Il n'y a plus de place pour les mots entre eux, il n'y en a jamais eu car seul leur regard se sont rencontrés. Les mains découvrent des parcelles de peau mises à nues. Les corps se rapprochent, se touchent et partagent leur chaleur. Les souffles se mélangent et s'accordent. La fenêtre s'embrume de plus belle, la nuit se fait plus profonde et les yeux se ferment. Seuls agissent les doigts, les mains, les bouches. Le temps d'une nuit ils composeront leur symphonie, le pianiste et la soprano entament leur unique mélodie. Leurs souffles comme partition, leur corps comme paroles...

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