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samedi 29 septembre 2012

Le tunnel d'or


Un tunnel d’or. Des étincelles, une jeune fille. Au détour du tunnel, le train sort à toute vitesse, elle apparaît Droite dans l'alvéole du tunnel. Elle ramène ses cheveux, secoués par le vent du train. Lili. Son nom est marqué sur un bracelet attaché contre son poignet droit. Des lettres d’or. Dans sa main, elle tient un porte clef. Il appartenait à un jeune homme. Elle l’avait perdu, ou étais-ce lui ? Ne restait que ce porte clef. Une tortue. Elle souriait car elle n’oubliait pas. Elle marcha dans le tunnel d’or. Ses yeux brillaient autant que les parois. Mais elle seule pouvait réussir à ne pas être happée par l’or des parois et ne faire ressortir dans ces pupilles que sa propre joie. Elle parlait de Monsieur, elle se parlait à elle-même. Bientôt elle allait retrouver la proximité des gens. La solitude ne durait jamais qu’un temps. Alors elle profitait de ses parenthèses dorées. Elle s’éloignait, s’octroyait une liberté, une vie secrète, son jardin secret. Elle était heureuse, seule, en réalité. Quand on la voyait partir, quand on remarquait son absence, on parlait. On s’inquiétait, on se demandait si elle allait voir quelqu’un, si elle avait besoin d’affection de soutien. Puis on la revoyait, souriante, agréable. On ne s’interrogeait plus jusqu’à sa prochaine disparition. Quand Lili partait, elle était heureuse. Elle allait retrouver son tunnel doré, sentir les parois vibrer sous elle, se sentir rentrer dans le mur, devenir or tremblant, bruyant. Elle frôlait le train, mais la cavité dans laquelle elle se positionnait l’empêchait d’être emportée. Elle frôlait la vie, mais le porte-clefs qu’elle tenait toujours près d’elle l’empêchait de se laisser emporter.


Ce texte a été inspiré de cette chanson : 

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